Novice dans un couvent, Viridiana (Silvia Pinal) est envoyée par la Mère supérieure auprès de son oncle veuf (Fernando Rey) qui vit en solitaire à la campagne, afin de lui faire ses adieux avant de se retirer du monde. D’une grande beauté, Viridiana ressemble étrangement à la défunte épouse du vieil homme, qui en est terriblement troublé.

Après plus de vingt ans d’exil, le cinéaste Luis Buñuel rentre en Espagne, alors encore sous le régime franquiste, pour tourner Viridiana et ce, dans la plus grande liberté. Prudent, le cinéaste avait édulcoré son scénario pour les autorités. Car le film crée un scandale majeur, et est condamné par le régime espagnol comme par l’Église. Dans les colonnes de L’Osservatore romano, organe de presse officiel du Vatican, Viridiana est qualifié d’« attaque antireligieuse […] proche du délire, d’une atroce cruauté, blasphématoire ».
« L’idée du film m’est venue avec une première image. J’ai pensé à un homme âgé tenant entre ses bras une jeune fille sous l’effet d’un narcotique, complètement endormie, incapable de lui résister. » (Les Lettres françaises, 1er juin 1961). S’ajouteront à cela une pendaison, un héritage, l’accueil de mendiants, une orgie sacrilège, une tentative de viol…
Avec cruauté et humour – noir, très noir –, Buñuel, fasciné et révulsé par le sacré, signe une charge contre le bon sentiment chrétien, la morale religieuse qui étouffe la liberté, la charité bourgeoise comme passe-temps condescendant. Le cinéaste n’épargnera personne : religion, pauvreté et bourgeoisie sont renvoyées dos à dos.
Grand prix (ancienne Palme d’or) à Cannes, ex-aequo avec Une aussi longue absence d’Henri Colpi, Viridiana sera l’un des plus gros scandales de l’histoire du festival. « On a tort de croire que Buñuel fait du sacrilège. Il est sacrilège, aussi naturellement qu’on peut être mince, bête ou allergique au parfum subtil de strelitzias. “On me prête des intentions que je n’ai pas, que je n’ai jamais eues, dit Buñuel avec une indignation colorée d’humour. Je ne veux démontrer absolument rien, j’ai horreur des thèses !”[…] Ce qui n’a pas empêché un joli scandale, et des remous orageux au sein des organisations espagnoles du cinéma… C’était pourtant prévisible. Buñuel ne fait pas du scandale. Il est le Scandale, aussi naturellement qu’on peut être gros, intelligent, ou aimer le parfum inquiétant des cypripèdes. » (Nelly Kaplan, Les Lettres françaises, 1er juin 1961)
Viridiana
 Espagne, Mexique, 1961, 1h39, noir et blanc, format 1.66
 
 Réalisation Luis Buñuel
 Scénario Luis Buñuel, Julio Alejandro, d’après le roman Halma de Benito Pérez Galdós
 Photo José Fernandez Aguayo
 Musique Gustavo Pittaluga ; Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart
 Montage Pedro del Rey
 Décors Francisco Canet
 Production Gustavo Alatriste, Producciones Alatriste, Films 59, UNINCI-Unión Industrial Cinematográfica 
 
 Interprètes Francisco Rabal (Jorge), Silvia Pinal (Viridiana), Fernando Rey (Don Jaime), Margarita Lozano (Ramona), Victoria Zinny (Lucia, la fiancée de Jorge), Teresa Rabal (Rita, la fille de Ramona), José Calvo, Joaquín Roa, Luis Heredia, José Manuel Martín, Lola Gaos, Juan García Tienda, Maruja Isbert, Joaquin Mayol, Palmira Guerra, Sergio Mendizábal, Milagros Tomás, Alicia Jorge Barriga (les mendiants)
 
 Présentation au Festival de Cannes 17 mai 1961
 Sortie en France 4 avril 1962
 Sortie au Mexique 10 octobre 1963
 Sortie en Espagne 9 avril 1977
Restauration 4K Mercury Films au laboratoire Cherry Towers. 
Ressortie prochainement par Tamasa
Remerciements au distributeur Tamasa et à Mercury Films
Film ayant reçu le label
 ACHAT ma 15 20h  - Bron
ACHAT ma 15 20h  - Bron ACHAT me 16 11h15 - UGC Confluence
ACHAT me 16 11h15 - UGC Confluence 
    
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