Il y a plusieurs siècles, la guerre civile fait rage au Japon. Trois hommes méditent sur un procès qui vient de s’achever. L’épouse d’un samouraï (Machiko Kyo), alors qu’elle se promenait dans la forêt avec son mari, a été attaquée et violée par un bandit de grand chemin (Toshiro Mifune). Le mari (Masayuki Mori) est mort dans des conditions mal déterminées. Chaque protagoniste est convié à donner sa version des faits, y compris le fantôme du défunt, convoqué par une sorcière…

Rashomon s’inspire de plusieurs nouvelles de Ryunosuke Akutagawa, un des plus grands auteurs japonais. Submergé par d’incessantes hallucinations et angoisses, l’homme décide de mettre fin à ses jours à 35 ans, laissant le message « Bon’yaritoshita fuan », littéralement « vague inquiétude ».
Onzième film d’Akira Kurosawa, Rashomon révèle au monde le cinéaste, mais également le cinéma japonais. En août 1951, le film est récompensé du Lion d’or à la Mostra de Venise. Son auteur en est informé, mais surpris : il ne savait pas que son film était en compétition. C’est Giuliana Stramigioli, spécialiste du Japon et collaboratrice d’Italiafilm, qui recommanda le film aux organisateurs, contre l’avis des producteurs, persuadés que celui-ci n’était pas fait pour l’exportation. Une récompense bientôt suivie par un Oscar.
Rashomon est un rêve de cinéaste : raconter une histoire avec autant de points de vue que de protagonistes. Construit en de longs flashbacks successifs, le récit navigue entre chaque version, dans un dédale de demi-vérités, vérités que chacun manipule en fonction de ses besoins. Car si tous endossent la responsabilité du geste fatal, c’est toujours en en rejetant la responsabilité morale sur les autres.
La séquence des bois, en clair-obscur, est remarquable, et interroge sur la perception du viol. En 1952, Curtis Harrington tranchait, liant violence et sensualité : « Il ne semble pas possible qu’un acteur occidental soit capable du dynamisme que l’on trouve dans le jeu de Toshiro Mifune dans le rôle du bandit, extraordinaire de sauvagerie érotique, portrait audacieux débordant de force et de vitalité. » (Cahiers du cinéma n° 12, mai 1952)
Le film a aussi vocation universelle et foncièrement intemporelle : « Rashomon, qui ne semble concerner qu'un passé lointain, fait "l'autocritique" d'une sauvagerie, d'une violence, d'une hypocrisie universelles et dresse le bilan d'une décomposition quasi générale, où même les plus purs, les meilleurs, trichent et mentent. Sous les dehors d'un "film historique", en costumes, Rashomon tire du tragique de l'époque (celle du tournage) sa remarquable actualité. » (Barthélémy Amengual, Positif n° 461-462, juillet 1999)
Rashomon 
 Japon, 1950, 1h28, noir et blanc, format 1.37
 
 Réalisation Akira Kurosawa
 Scénario Akira Kurosawa, Shinobu Hashimoto, d’après les nouvelles Rashomon et Yabu no naka de Ryunosuke Akutagawa
 Photo Kazuo Miyagawa
 Musique Fumio Hayasaka
 Montage Akira Kurosawa
 Décors Takashi Matsuyama
 Costumes Uichi Ohata
 Production Minoru Jingo, Daiei 
 
 Interprètes Toshiro Mifune (Tajomaru), Machiko Kyo (Masako), Masayuki Mori (Takehiro Kanazawa), Takashi Shimura (le bûcheron), Minoru Chiaki (le prêtre), Kichijiro Ueda (le passant), Daisuke Kato (l'agent de police), Noriko Honma (la sorcière)
 
 Sortie au Japon 26 août 1950
 Présentation à la Mostra de Venise 23 août 1951
 Sortie en France 18 avril 1952
Restauration 4K Toho
Remerciements au distributeur Potemkine Films
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