Patience Portefeux (Isabelle Huppert) est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups. Lors d'une enquête, elle découvre que l'un des trafiquants n'est autre que le fils de l'infirmière dévouée (Farida Ouchani) qui s’occupe de sa mère (Liliane Rovère). Elle décide alors de le couvrir et se retrouve à la tête d'un immense trafic. Cette nouvelle venue dans le milieu du deal est surnommée par ses collègues policiers "La Daronne".

Découvrant chacun de leur côté, sans se concerter, le livre de l’avocate-écrivaine Hannelore Cayre (coscénariste du film), Jean-Paul Salomé et Isabelle Huppert sont séduits par La Daronne : la rencontre était écrite.
Le film joue des genres, basculant de l’enquête policière vers la comédie populaire. Dans un joyeux cosmopolitisme, tous les personnages, quelles que soient leurs origines, jouent de débrouillardise et de filouterie pour assurer leur quotidien. Pour autant, Patience est un personnage assez fort pour ne pas être sacrifié au profit des genres particulièrement typés qu’il sert.
La Daronne est ainsi un portrait de femme, a priori sans histoire, qui se propulse dans une aventure romanesque. Elle se fait double – interprète pour la police et cheffe de trafic –, aidée par un travestissement qui relève de l’art. Dealer un gros stock de shit laissé à l’abandon, c’est finalement pour Patience un moyen de lutter contre le déclassement social. C’est la nécessité qui fait d’elle une hors-la-loi (payer l’EHPAD de sa mère, aider ses filles, payer les dettes de son mari, truand décédé). Son passé, son rapport à la famille construisent un véritable background, la vérité de ce personnage un brin anar et mélancolique, et au final très solitaire.
Demandant à ajouter « un peu de dinguerie au personnage », Isabelle Huppert prend d’évidence un plaisir communicatif à interpréter ce personnage fantasque. « Son œil se met à pétiller d’aise dès lors qu’il s’agit de mentir, feinter, se déguiser et enfumer son monde, la silhouette bientôt hyper reconnaissable du personnage qu’elle se crée (talons hauts, long manteau, foulard flashy et chien en laisse), étant sans doute la trouvaille la plus saillante du film. » (Élisabeth Franck-Dumas, Libération, 8 septembre 2020)
La Daronne 
 France, Belgique, 2020, 1h46, couleurs, format 2.39
 
 Réalisation Jean-Paul Salomé
 Scénario Hannelore Cayre, Jean-Paul Salomé, avec la collaboration d’Antoine Salomé, d’après le roman éponyme de Hannelore Cayre
 Photo Julien Hirsch
 Musique Bruno Coulais
 Montage Valérie Deseine 
 Décors Françoise Dupertuis
 Costumes Marité Coutard
 Production Jean-Baptiste Dupont, Kristina Larsen, Geneviève Lemal, Les Films du Lendemain, La Boétie Films
 
 Interprètes Isabelle Huppert (Patience Portefeux), Hippolyte Girardot (Philippe), Farida Ouchani (Khadidja), Liliane Rovère (la mère de Patience), Jade-Nadja Nguyen (Madame Fo), Rachid Guellaz (Scotch), Mourad Boudaoud (Chocapic), Iris Bry (Hortense), Rebecca Marder (Gabrielle), Youssef Sahraoui, Kamel Guenfoud (les frères Cherkaoui), Raphaël Quenard (Mika)
 
 Présentation au Festival de l’Alpe d’Huez 16 janvier 2020
 Sortie en France 9 septembre 2020
Remerciements au distributeur Le Pacte
 
    
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